Le programme Passeport raconté par les élèves
Le personnel et les personnes diplômées du réseau Passeport témoignent de l’impact du programme
L’histoire de Vaksan
Si je n’avais pas eu accès à cette aide, je me serais senti complètement perdu. Je serai éternellement reconnaissant à mon conseiller-ressource pour ses conseils et ses encouragements.
Vaksan a obtenu son diplôme avec l’aide de Passeport Scarborough Village en 2020. Actuellement inscrit à sa dernière année à l’Université Queen’s, il travaille à Northbridge à titre d’agent de comptabilisation des primes. Pendant ses temps libres, il est tuteur en mathématiques pour les jeunes du programme Passeport.
Vaksan adore les mathématiques–et ce d’aussi longtemps qu’il s’en souvienne. « J’ai toujours aimé les mathématiques et tout ce qui a trait à la résolution de problèmes. J’étais la personne-ressource chaque fois que quelqu’un avait une question liée aux mathématiques. », se remémore-t-il. Il a également été tuteur bénévole en mathématiques, ce qui lui a permis d’accumuler plus de 1 000 heures de bénévolat au fil de ses études secondaires.
Fort de ses expériences et de ses intérêts, Vaksan a poursuivi une carrière dans les domaines des affaires et de la finance. Il avait déjà une idée de ce qu’il voulait faire, mais les étapes pour y arriver restaient à déterminer. C’est là que le programme Passeport est entré en jeu. Le personnel de Passeport a organisé un voyage à l’Université Queen’s à Kingston, en Ontario, pour permettre aux élèves d’en apprendre davantage sur les programmes offerts et d’avoir un aperçu de la vie sur le campus. « Au départ, j’avais une autre université en tête, mais après avoir visité le campus de l’Université Queen’s et découvert son programme de commerce, j’étais conquis », explique Vaksan. Il a aussi rencontré une personne diplômée de Scarborough Village qui a fréquenté l’université, ce qui l’a aidé à se projeter dans cet établissement.
Même après avoir choisi son université, Vaksan n’était pas au bout de ses peines. Le processus d’admission était complexe, particulièrement en ce qui a trait à la demande d’aide financière. Une fois de plus, Passeport pour ma réussite a été là pour lui. Vaksan a participé à des ateliers sur la présentation d’une demande d’admission aux études postsecondaires et la recherche d’aide financière. Grâce à ce soutien, il a obtenu plusieurs bourses d’études. « Si je n’avais pas eu accès à ce soutien, je me serais senti complètement perdu. Je serai éternellement reconnaissant à mon conseiller-ressource pour ses conseils et ses encouragements. »
Vaksan en est maintenant à sa dernière année à la Smith School of Business de l’Université Queen’s et en voie d’obtenir un baccalauréat en commerce. Bien que Vaksan ait obtenu son diplôme d’études secondaires depuis quelques années, il reste en contact avec le réseau des personnes diplômées Passeport par l’entremise de leur infolettre mensuelle. C’est dans cette infolettre qu’il a découvert une occasion de stage à Northbridge Financial, destinée exclusivement aux personnes diplômées Passeport. Vaksan a postulé immédiatement et a très vite été embauché. Ce qui était au départ un simple stage d’été est devenu un poste permanent à temps plein en raison de sa solide éthique de travail et des retours positifs de ses collègues.
Aujourd’hui, Vaksan travaille comme agent de comptabilisation des primes. Son rôle est principalement axé sur la production de rapports et le rapprochement de comptes. Vaksan attribue une grande partie de sa réussite professionnelle aux compétences qu’il a acquises à Passeport, qu’il s’agisse du travail d’équipe dans le cadre d’activités sportives ou des compétences en leadership acquises dans son rôle de tuteur en mathématiques à Passeport Scarborough Village.
Son passage à Passeport lui a également appris l’importance de la communauté et de la générosité. « En participant au programme Passeport, j’étais entouré de personnes d’origines et de cultures diverses, et nous avons toujours pris soin les uns des autres. J’ai hâte de redonner à ma communauté et d’avoir une incidence positive sur la société. C’est exactement ce que Passeport a fait pour moi. »
Si je n’avais pas eu accès à cette aide, je me serais senti complètement perdu. Je serai éternellement reconnaissant à mon conseiller-ressource pour ses conseils et ses encouragements.
L’histoire de Queenisha
Queenisha est diplômée de la cohorte 2020 de Passeport pour ma réussite Lawrence Heights. Elle est actuellement inscrite à l’Université York, où elle termine sa dernière année en travail social. Dans le cadre de son programme d’études, elle est stagiaire à l’emplacement du programme Passeport où elle a obtenu son diplôme.
Durant son enfance, Queenisha avait de la difficulté à tisser des liens à l’école. Sa participation au programme Passeport lui a donc permis de s’exprimer quand elle en avait besoin. « Je savais à quel point ma mère travaillait fort et essayait de prendre soin de nous, alors je ne voulais pas lui imposer un fardeau supplémentaire chaque fois qu’il y avait des obstacles à l’école. Passeport a souvent été un point d’ancrage pour moi, c’était ma deuxième maison. »
Ce que Queenisha a préféré du programme Passeport, c’est le mentorat. Une conseillère-ressource en particulier, Sewit, a eu une incidence considérable sur son expérience. « J’avais toujours hâte de parler à Sewit. C’était formidable de savoir que quelqu’un se souciait de moi. Et pas seulement de façon ponctuelle : elle faisait souvent un suivi pour voir comment se passait ma journée, comment je me sentais d’un point de vue psychologique ou comment allaient mes études. »
L’un des moments les plus mémorables vécus par Queenisha dans le cadre du programme Passeport a été sa rencontre avec une travailleuse sociale lors d’un salon de l’emploi organisé par le personnel. « J’ai eu l’occasion d’en apprendre davantage sur son rôle et les différents aspects du travail social. Après lui avoir parlé et posé plein de questions, je me suis dit : “Ok, c’est ce que je veux faire!” »
Le personnel de Passeport a travaillé avec Queenisha à l’élaboration d’un plan d’études universitaires et l’a accompagnée dans le processus de candidature et de demandes de bourses. Aujourd’hui, elle en est à sa dernière année de baccalauréat en travail social à l’Université York.
En vue de l’obtention de son diplôme, elle effectue un stage à l’emplacement du programme Passeport Lawrence Heights qu’elle fréquentait comme élève. Elle collabore avec Sewit, qui est maintenant directrice du programme. Elle se consacre notamment à la charge de travail de différents élèves et à l’organisation d’événements. « C’est motivant d’être de l’autre côté, dans les coulisses des événements et des activités. Grâce à cette expérience, j’éprouve encore plus de gratitude pour le personnel de soutien qui était là pour moi lorsque j’étais élève Passeport », explique Queenisha.
Dans le cadre de son travail, elle s’efforce d’offrir un espace sécuritaire aux élèves Passeport qui font face aux mêmes difficultés qu’elle a vécues. « C’est très gratifiant quand les élèves viennent me voir et me posent des questions, que ce soit pour obtenir de l’aide avec leurs travaux scolaires ou me parler de ce qui se passe dans leur vie », explique-t-elle.
Queenisha remarque également les différences entre ce que vivent les élèves d’aujourd’hui et ce qu’elle a vécu en tant qu’ancienne élève. Depuis la pandémie, elle a constaté qu’un plus grand nombre d’élèves comptent sur le personnel de Passeport pour obtenir du soutien social supplémentaire à l’accomplissement de certaines tâches, comme la rédaction d’un courriel ou la vérification du statut de leur candidature en ligne. « La pandémie a eu une incidence énorme sur ces élèves. Il ne faut pas oublier que certains jeunes sont isolés depuis un certain temps et auront besoin de plus de temps pour s’adapter et apprendre à faire les choses par eux-mêmes. »
Passeport a souvent été un point d’ancrage pour moi, c’était ma deuxième maison.
L’histoire de Say Pa
Passeport, c’est ma famille. Le programme m’a tellement apporté que je veux redonner à la communauté. Je souhaite permettre aux élèves de vivre le même accueil et de ressentir le même sentiment d’appartenance.
Après avoir obtenu son diplôme de Passeport Winnipeg en 2018, Say Pa s’est engagée à redonner au programme qui l’a soutenue tout au long de ses études secondaires. Grâce au lien qu’elle avait conservé à titre de tutrice à Passeport, elle a entendu parler d’une activité réservée aux personnes diplômées Passeport, ce qui lui a permis de rencontrer tout un réseau de personnes de Passeport Winnipeg. Le sentiment d’appartenance à la communauté a incité Say Pa à devenir conseillère-ressource parents-élèves (CRPE). Plus récemment, elle s’est jointe au programme des ambassadrices et ambassadeurs diplômés pour permettre à ses pairs de vivre de telles rencontres.
Lorsque Say Pa réfléchit à l’incidence du programme Passeport sur sa vie, la première chose qui lui vient à l’esprit, c’est les liens qu’elle a tissés. En 2019, elle a participé à une activité où elle a rencontré de nombreuses cohortes de personnes diplômées de Passeport Winnipeg. Say Pa y participait déjà à titre de tutrice à son emplacement local du programme après l’obtention de son diplôme, mais le fait d’entendre parler de l’expérience d’autres élèves du programme a réaffirmé sa décision d’assumer un plus grand rôle. Elle a soumis sa candidature pour devenir conseillère-ressource parents-élèves, un poste lui permettant d’aider les élèves à recevoir le même soutien qu’elle a reçu à Passeport. « Passeport, c’est ma famille. Le programme m’a tellement apporté que je veux redonner à la communauté, explique Say Pa. Je souhaite permettre aux élèves de vivre le même accueil et de ressentir le même sentiment d’appartenance. Et j’espère qu’un jour, ces élèves redonneront à leur tour. »
Le dévouement de Say Pa à aider les autres remonte à son enfance et à son immigration au Canada depuis la Thaïlande. D’abord timide, elle est reconnaissante envers le personnel de Passeport qu’elle a côtoyé au secondaire, qui l’a encouragée et lui a permis de sortir de sa coquille. Aujourd’hui, elle collabore avec ces mêmes mentores et mentors pour créer un système de soutien solide pour d’autres jeunes de Winnipeg. « Je veux éviter à tout prix que les élèves se sentent seuls. Dans cette communauté de North End, les jeunes sont très vulnérables. Je suis née dans un camp de réfugiés à cause de la guerre civile au Myanmar, alors je sais ce que c’est de ne rien avoir, explique Say Pa. Je veux juste être cette personne dans leur vie qui est à leur écoute, qui les aide en cas de besoin à l’école, et en qui elles et ils ont confiance pour trouver une solution ensemble. »
Say Pa a récemment commencé à faire du bénévolat à titre d’ambassadrice diplômée Passeport. Elle s’est jointe à un groupe de jeunes passionnés de partout au pays qui veillent à ce que les personnes diplômées restent en contact avec la communauté Passeport après l’obtention de leur diplôme. L’automne dernier, Say Pa a participé à la fin de semaine d’orientation des ambassadrices et ambassadeurs diplômés, où elle a eu l’occasion de rencontrer ses collègues pour la première fois. « C’était génial de tisser des liens et de parler de mon histoire avec des personnes diplômées d’autres emplacements. Même si le programme diffère d’une communauté à l’autre, Passeport tient une place importante pour l’ensemble d’entre nous. »
Passeport, c’est ma famille. Le programme m’a tellement apporté que je veux redonner à la communauté. Je souhaite permettre aux élèves de vivre le même accueil et de ressentir le même sentiment d’appartenance.
L’histoire de Petra
Petra s’est jointe aux Centres de santé communautaire de Kingston (CSCK) en 2008, où elle est devenue la toute première membre de l’équipe Passeport. Son rôle : inscrire les élèves au nouvel emplacement du programme à son ouverture en 2010.
Établie à Kingston, Petra se réjouit des liens étroits qu’elle a tissés au fil des ans. C’est d’ailleurs pourquoi son travail avec le programme Passeport lui tient tant à cœur : elle contribue à un meilleur avenir pour sa ville. « J’adore travailler dans cette communauté, explique Petra. À l’époque, quand j’ai découvert l’histoire de Passeport et la vision de Carolyn Acker, il ne s’agissait pas seulement de soutenir un élève en tant qu’individu, mais aussi de renforcer la résilience au sein du milieu et d’ouvrir de nouveaux horizons. »
Après avoir obtenu son diplôme du Programme des travailleurs auprès des enfants et des jeunes du Collège St. Lawrence, Petra s’est jointe au CSCK à titre d’éducatrice de la petite enfance avant de participer à son programme de préparation scolaire pour les élèves du primaire un an plus tard. Grâce à cette expérience, elle a pu constater certains des défis auxquels sont confrontés les jeunes avant d’entrer au secondaire. En 2010, à l’ouverture du nouvel emplacement du programme Passeport à Kingston, Petra savait qu’elle pouvait changer la donne en apportant sa contribution dans sa communauté et en convainquant les familles du coin de s’inscrire. « Pour moi, aider les élèves à obtenir leur diplôme d’études secondaires va simplement de soi. Comme l’éducation est l’un des déterminants sociaux de la santé, je savais combien cela améliorerait la vie des élèves, puis cette idée me motivait vraiment », raconte Petra.
L’année scolaire a débuté avec 60 élèves Passeport, auprès de qui Petra a commencé à travailler à temps plein comme conseillère-ressource parents-élèves. Les liens étroits qu’elle a ainsi noués avec les familles de sa ville lui apportaient une meilleure perspective sur les choses. « Je connaissais déjà quelques familles et élèves, ainsi que leurs inquiétudes, leurs craintes et leur enthousiasme à l’idée d’aller au secondaire », explique Petra.
Aujourd’hui, chargée de la défense des intérêts des élèves et des familles à Passeport Kingston, Petra veille à ce que les jeunes restent impliqués à l’école. En établissant des partenariats fiables au fil des ans, Petra a aidé les jeunes à surmonter les préjugés entourant l’accès aux ressources en santé mentale. « Nous reconnaissons que les problèmes de santé mentale nuisent vraiment aux études, et c’est particulièrement vrai avec la COVID-19. De concert avec notre travailleur social des CSCK, nous avons instauré des programmes qui apprennent aux élèves à gérer leurs émotions fortes, en plus d’offrir la thérapie comportementale dialectique à ceux qui en ont besoin », explique Petra.
Petra et l’équipe du CSCK renforcent les liens entre les familles Passeport, les partenaires externes des services de santé mentale et les commissions scolaires afin d’offrir aux jeunes un réseau de soutien intégré. Par exemple, dans le cadre d’un partenariat avec la Queen’s Psychology Clinic, des services de consultation psychologique et d’évaluation sont offerts gratuitement aux élèves qui ont de la difficulté à apprendre et qui ont besoin d’aide pour accéder aux ressources nécessaires à leur réussite scolaire. Pour répondre équitablement aux besoins pédagogiques propres à chacun, Petra collabore étroitement avec les écoles afin de promouvoir des possibilités d’apprentissage hors de la classe. « Il s’agit de célébrer la neurodiversité, le fait qu’il n’y a pas une seule bonne façon d’apprendre, pense Petra. En honorant les objectifs et la vision d’avenir de chaque élève, nous avons un rôle à jouer. Nous espérons que parce que nous avons fait partie de leur vie, nous avons pu faciliter leur cheminement et contribuer à briser ce cycle de pauvreté intergénérationnelle. »
En honorant les objectifs et la vision d’avenir de chaque élève, nous avons un rôle à jouer.